Argentine

Contexte
Partenaires
Objectif général
Projets par groupe

L'Argentine a connu son lot de bouleversements tout au long du XX^e siècle. Guerres, dictatures militaires, répressions se sont succédées durant l'histoire récente du pays. Redevenu officiellement un état démocratique en 1983, le pays n'est cependant pas à l'abri de la corruption et de la mauvaise gouvernance, deux problèmes à la base de la grave crise économique qui a secoué le pays en 2001. Faisant face à de lourdes dettes, entre autres auprès du FMI, et une économie dévastée, l'Argentine se tourne vers l'exportation massive de produits agricoles à forte valeur sur les marchés internationaux, principalement le soya.

Bien que cette mesure ait rapidement porté fruit, elle a également entraîné de graves problèmes environnementaux dans les campagnes argentines notamment, une accélération de la déforestation, la perte de fertilité des sols, une augmentation des inondations due à la disparition du couvert forestiers, etc. De plus, on assiste depuis quelques années, comme partout ailleurs, à un exode vers la ville. Les petits paysans pratiquant une agriculture essentiellement vivrière se laissent tenter par l'appât d'argent facilement gagné en vendant leur terre à de riches propriétaires terriens.

Une de provinces les plus touchées par la conversion des terres de cultures pour le soya et par la déforestation est la province d'Entre Rios. De 1998 à 2004, les superficies consacrées à la culture du soya ont augmenté de 251,7% (pour passer à environ 1 150 000 ha.). C'est particulièrement inquiétant sachant que les autres cultures (maïs, seigle, tournesol, etc.) n'ont diminué que d'environ 25 % durant la même période. La différence provient de la déforestation de terres autrefois utilisées comme pâturage pour l'élevage bovin. Bien que ces terres ne constituaient pas un écosystème vierge (seulement 10% des boisés d'Entre Rios sont considérés comme vierges), il remplissait tout de même de nombreux services environnementaux (captation des eaux de pluies, maintien des sols, biodiversité, ...).

Haut de page

Carte de l'Argentine (la province d'Entre Rios est en rougee)

LES PARTENAIRES

Le projet ESF-Argentine a vu le jour en 2003. Le projet a débuté par une entente avec le Programa Social Agropecuario (PSA) qui, travaillant déjà avec la Facultad de Ciencias Agropecuarias (FCA), a également permis la collaboration avec cette dernière.

Le PSA (Programa Social-Agropecuario)  

Le Programa Social-Agropecuario est issu du gouvernement fédéral argentin, par le biais du Secretaría de Agricultura, Ganadería, Pesca y Alimentación (SAGPyA). Les buts du PSA sont de :

1. Contribuer, grâce à une assistance technique et financière et diverses formations et à l’amélioration des activités de production et des niveaux de revenus des petits producteurs à faible revenu.

2. Générer un espace participatif qui facilite l’organisation des petits producteurs à faibles revenus, qui leur permet d’assumer leur propre représentation et de développer leurs aptitudes de gestion.

3. Promouvoir la participation organisée des petits producteurs dans les décisions politiques, les programmes et les projets et ce, au niveau local, provincial ou national.

La FCA (Facultad de Ciencias Agropecuarias)

Le PSA d’Entre Rios existe depuis 1993 et est coordonné par Benjasmin Chiapino qui est également avec sa femme, Mariz, les deux contacts les plus important d’ESF avec le PSA.

La FCA est l’une des facultés formant l’Université nationale d’Entre Rios. La faculté a pour mission la formation d’ingénieurs agricoles, la réalisation de travaux de recherches et la mise à la disposition, pour les producteurs agricoles, de l’expertise développée à la faculté. Depuis le début du projet ESF – Argentine, les groupes de stagiaires ont travaillé en lien avec la conservation du « bosque nativo » ou forêt naturelle menacée par l’expansion des monocultures, notamment du soya, mais aussi par la mauvaise gestion qu’en font certains producteurs (sur-broutage, abattage des arbres, compaction du sol, etc.). En effet, le « bosque nativo » ou la forêt naturelle entrerianne est composée d’espèces arborescentes de légumineuses (principalement Prosoposis affinis, Prosopis negra et Acacia caven) qui permettent la croissance au sol de différentes espèces fourragères en abondance. Cette forêt peut donc être utilisée comme pâturage pour le bétail créant ainsi un écosystème forestier très différent de ceux du Québec.

Les travaux de recherche se concentrent sur la découverte d’indicateurs (biologiques ou physiques) permettant d’évaluer rapidement l’état d’une forêt et/ou la gestion qu’en fait le producteur. De plus, certains paramètres de cet écosystème restent peu ou pas connus. Historiquement, cette forêt était considérée comme indésirable et peu d’études y ont été effectuées pour comprendre l’écosystème en son entier. Ainsi, la découverte de nouveaux indicateurs de soutenabilité de l’écosystème s’accompagne également d’une meilleure compréhension de ce même écosystème.

Haut de page

De façon générale, le PSA et la FCA cherchent à améliorer la qualité de vie des gens de la campagne (surtout les plus pauvres) en leur fournissant des outils leur permettant de mieux gérer leurs ressources et d’en assurer une gestion viable à long terme. Les moyens pris pour l’atteinte de cet objectif diffèrent pour chacun des partenaires mais sont généralement complémentaires d’où l’intérêt de former un projet conjoint. En effet, le PSA est responsable de la formation des producteurs et de l’amélioration de leurs techniques de production alors que la FCA fournit au PSA les éléments théoriques et pratiques nécessaire à l’atteinte de cet objectif.

Haut de page

(2003) : Préservation et conservation de la diversité biologique par le développement des secteurs agricoles et forestiers.

(2004) : Les plantes médicinales : connaissances et usages des petits producteurs agricoles.

(2005) : Effet de la qualité des pâturages sur la situation socio-économique des petits producteurs.

(2006) : Variation en abondance et en diversité de la macrofaune sous et à l'extérieur de la couronne foliaire.

(2007) : Évalutation de la banque de semences de trois arbres de la forêt naturelle entrerianne et évaluation des conditions socio-économiques des petits producteurs microfinancés.

Haut de page